BTS, BUT (ex-DUT), Licence : la Certification obligatoire en anglais n’est …

Le Conseil d'État: annulation de l'obligation de Certification en anglais pour les étudiants de BTS, d'IUT et de la Licence ...

Introduction

En France, il existe plusieurs voies pour poursuivre ses études. Certains choisissent le côté pratique, axé sur les stages en entreprise, les formations professionnalisantes, qui durent en général moins longtemps. D’autres s’orientent vers des études universitaires. Contrairement aux longues études entamées à l’université, il faut deux ans pour obtenir son brevet de technicien supérieur (BTS) sanctionné par des épreuves écrites et orales.

Par exemple, les épreuves de langues vivantes étrangères pour lesquelles une certification en anglais pour l’obtention du diplôme de BTS est devenue obligatoire par le décret du 3 avril 2020. Le candidat devait justifier d’un niveau B1, B2 ou C1 tel que fixé par le Centre Européen de Commun de Référence des Langues pour l’obtention du diplôme. Finalement, celle-ci sera annulée par une décision du Conseil d’État du 7 juin 2022. Petit tour d’horizon sur la certification en anglais pour le BTS.

 

1- Présentation de la décision du Conseil d’État

 

 

Le Conseil d’État a rendu une décision en date du 7 juin 2022 afin d’annuler le décret pris en avril 2022 ayant rendu obligatoire la certification en anglais pour l’obtention du BTS. Ainsi que l’arrêté du 3 avril 2020 de la ministre de l’Enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation s’agissant de cette certification en langue anglaise pour tous les candidats inscrits aux diplômes suivants :

  • Diplômes nationaux de licence.
  • Diplômes nationaux de technologie.
  • Sauf pour ceux inscrits aux diplômes de licence professionnelle pour lesquels la certification en langue anglaise résulterait d’un texte antérieur à l’arrêté du 3 avril 2020 qui lui n’a pas été contesté à l’époque.

 

2- Pourquoi la certification est contraire aux règles du code de l’éducation

 

 

L’objet du décret et de l’arrêté portant sur la certification en anglais pour le BTS était contraire en substance aux règles du code de l’éducation nationale, notamment à l’article L.613-1. Certes, il existe des règles communes de poursuite des études pour l’obtention d’un diplôme en France, des conditions d’obtention de ces titres ou diplômes sont également prévues et applicables à chaque apprenant. Et il revient au ministre chargé de l’Enseignement supérieur, après avis ou proposition du conseil national de l’enseignement supérieur et de la recherche, de définir par arrêté le contrôle des conditions et modalités de protection des conférés.

Toutefois, les diplômes nationaux sont délivrés par les établissements accrédités par l’État. En d’autres termes, leur obtention ne peut être conditionnée par une structure externe à ces établissements, quand bien même serait-elle reconnue par le monde socio-économique (TOEIC, TOEFL, LINGUASKILL, CAMBRIDGE, LANGUAGE CERT LTE, IELTS), et au niveau international. Ce conditionnement est contraire à l’esprit du texte. Et donc à la loi. En effet, parmi les matières écrites et orales, le candidat pour les oraux peut choisir ses matières. Il a deux interrogations en principe à passer. Par exemple, la langue vivante étrangère, la culture audiovisuelle et artistique, les cultures de la communication, etc. En aucun cas, il n’était obligé de choisir la langue vivante étrangère, encore moins d’obtenir une certification en anglais pour son BTS. Cette obligation porte par essence atteinte aux règles de délivrance des diplômes de BTS et autres diplômes nationaux.

 

 

3- Statuts de l’État

 

 

C’est l’État qui détient le monopole de la collation des grades et des titres universitaires, confère l’alinéa 1 de l’article L.613-1 du code de l’éducation nationale. Le BTS est un diplôme d’État. Il n’a aucunement une « dimension internationale ». En d’autres mots, c’est aux enseignants de l’enseignement supérieur d’attester du niveau des candidats sur la base de leurs propres évaluations qui peuvent être alignés sur le référentiel international (CECRL) sans pour autant laisser ce privilège à un organisme externe à l’État qui met l’accent sur une certification en anglais pour le BTS.

En vertu de l’article L.613-1 du code de l’éducation nationale, les diplômes sont délivrés sur la base des connaissances des candidats, des résultats obtenus et suivant leurs aptitudes qui font l’objet d’un contrôle par les établissements accrédités à cet effet. Sachant qu’il existe, au niveau national, une certification d’État appelée CLES. Malheureusement pas très connu au niveau international, voire reconnu. Pourtant, ce Certificat de compétences en langues de l’enseignement supérieur permet d’attester du niveau en langue du candidat. Ce n’est pas une obligation contrairement à la certification en anglais pour le BTS issue du décret et de l’arrêté de 2020. Et tout étudiant souhaitant valoriser ses compétences, surtout linguistiques peut passer le CLES.

 

4- Opinions des associations de linguistes

 

 

Plusieurs associations de linguistes ont décrié le caractère obligatoire de la certification en anglais pour le BTS et autres diplômes nationaux, pour plusieurs raisons. La première, l’atteinte portée au plurilinguisme. Dans le décret et l’arrêté, les candidats ayant choisi d’autres langues comme l’espagnol, l’allemand et autres devaient passer la certification en anglais pour le BTS, s’il souhaitait obtenir leur diplôme. Mais aussi, la valeur de l’apprentissage des autres langues. Être plurilingue sur le plan international a également de l’importance : anglais, allemand, arabe, chinois, espagnol, italien, portugais… d’autant plus que les tests pour la certification en anglais BTS ont une durée limitée.

En effet, il faut compter en moyenne deux ans pour leur validité. Les étudiants souhaitant poursuivre leurs études en licence professionnelle ou ayant trouvé du travail uniquement après l’expiration de la durée de validité de leur certification en anglais BTS se retrouveraient limités. Ils ne pourront pas faire valoir leur compétence acquise auprès des structures qui les accueillent par exemple. Certains craignaient davantage la privatisation de l’éducation en conférant ce monopole à des structures privées puisque les tests de certification en anglais BTS devraient être externalisés aux organismes privés.

 

5- L’importance de l’apprentissage de l’anglais

 

 

En dépit de l’annulation du décret du 03 avril 2020 et de l’arrêté du même jour en ses quelques dispositions, ce n’était pas tant la certification en anglais BTS qui posait problème, mais plutôt son caractère obligatoire. En effet, l’anglais demeure une langue vivante, parlée à travers le globe. Dans les relations d’affaires et donc d’un point de vue professionnel, maîtriser cette langue, c’est avoir accès à plus d’offres sur le marché, être aussi plus compétitif. Cela représente un avantage pour le candidat bilingue.

Passer une certification en anglais BTS aujourd’hui demeure de ce fait un atout pour qui souhaite développer ses compétences linguistiques et être opérationnel sur le marché de l’emploi international. Sachant qu’en France, il existe bon nombre de structures étrangères pour lesquelles être en possession d’une certification en anglais BTS est reconnue et appréciée.

Conclusion

Faire le choix d’apprendre l’anglais, c’est s’ouvrir au marché de l’emploi avec plus de sérénité après ses études. La certification en anglais BTS est une option parmi tant d’autres. Si son caractère obligatoire lui a joué des tours durant l’analyse du Conseil d’État, un candidat bilingue maîtrisant l’anglais a toutes ses chances d’évoluer dans un milieu international.

 

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