Pays où l’on parle Chinois : Liste et Histoire

Le chinois a le statut de langue officielle en Chine, à Hong Kong, à Macao, à Taïwan et à Singapour. Le monde sinophone s'est formé avec...

Avec plus d’un milliard de locuteurs, le chinois est aujourd’hui la langue la plus parlée au monde. Le chinois n’est pas parlé que là où il est désigné comme la langue officielle, comme c’est le cas en Chine et à Taïwan, mais aussi dans les régions du monde où la diaspora chinoise s’est implantée. Quelles sont donc ces régions ? Découvrez-les dans cet article!

Le chinois est désigné comme la ou l’une des langues officielles dans cinq pays et territoires du monde, à savoir la Chine, Taïwan, Hong-Kong, Macao et Singapour. L’utilisation du chinois ne se limite toutefois pas à ces pays puisque la communauté chinoise s’est progressivement implantée sur tous les continents et plus particulièrement en Asie du Sud-Est, où une partie de la population de certains pays parle la langue de l’Empire du Milieu sans que le chinois ne soit pour autant désigné comme langue officielle. Découvrez dans cet article comment s’est formée la diaspora chinoise au cours de plusieurs siècles d’histoire et comment le chinois a voyagé avec elle hors des frontières de la Chine.

 

Source : Unsplach.com

 

Le chinois fait partie des cinq langues vivantes les plus enseignées dans l’enseignement secondaire en France.

Le chinois est de plus en plus prisé par les élèves et étudiants français et s’est hissé en l’espace de quelques années au cinquième rang des langues vivantes enseignées au niveau de l’enseignement secondaire (après l’anglais, l’espagnol, l’allemand et l’italien). Les chiffres le montrent : 33,000 élèves apprennent le mandarin dans plus de 500 collèges et lycées en 2013. Un nombre qui est en constante augmentation puisque c’est 13% de plus qu’en 2012 et 400% de plus qu’en 2003! Ce phénomène ne touche pas uniquement les élèves issus de la diaspora chinoise étant donné que la majorité des apprenants du chinois dans le secondaire sont de langue maternelle française. D’ailleurs, le chinois s’apprend de plus en plus jeune puisque le chinois est choisi comme première ou deuxième langue vivante par près de la moitié des élèves. Cet engouement pour le chinois se fait de plus en plus ressentir: dans les années 1980, le mandarin était relayé au plan de troisième langue ou d’option facultative.

Le chinois n’est pas seulement enseigné dans les établissements scolaires en France: l’Hexagone compte 17 Instituts Confucius et deux Centres taïwanais d’enseignement du mandarin (CTEM), sans parler des innombrables institutions privées qui enseignent le mandarin. Il y a donc un véritable engouement pour le mandarin dont la demande est en constante augmentation.

Quels pays parlent chinois? Chiffres clés dans le monde

 

 

Le chinois est la langue officielle de la Chine et de Taïwan et une des langues officielles de Hong-Kong, Macao et Singapour. En plus d’avoir le statut de langue officielle ou co-officielle dans les pays et territoires mentionnés ci-dessus, le chinois est parlé parmi les communautés chinoises d’outre-mer non seulement présentes en Asie du Sud-Est mais aussi dans toutes les régions du monde.

Pays où le chinois est la langue officielle

 

Pays Population (2022) Variété écrite
République populaire de Chine 1,4 milliard Chinois simplifié
Taiwan ( République de Chine) 23,9 millions Chinois traditionnel 

 

Chine

 

La CIté interdite de Pékin Source: Unsplash.com

 

Le chinois mandarin est la langue officielle de la République populaire de chine où elle compte au moins 867 millions de locuteurs et est parlée dans la majorité des provinces des pays aux côtés de plusieurs centaines de langues et dialectes variantes du chinois. 92% de la population parle le chinois mandarin ou une variante du chinois et les 8% restants parlent une des 300 langues minoritaires (mongolien, tibétain, ouïghour, zhuang, etc.).

Taïwan

 

Vue sur Taipei et sa tour 101, capitale de Taïwan Source : Unsplash.com

 

Le chinois est devenu la langue officielle de Taïwan suite à la fin de la colonisation de Taïwan par le Japon en 1945. Il est parlé par 84% de la population, suivi du taïwanais (70%) (une variante du Hokkien, un dialecte chinois parlé dans la région Minnan au sud-est de la Chine), du Hakka (14%) (langue chinoise parlée dans le sud de la Chine et à Taïwan) , et des langues austronésiennes parlées par les 16 ethnies aborigènes officiellement reconnues (2%).

 

Pays où le chinois est une des langues officielles

 

Location Population (2022) Forme écrite Autre(s) langue(s) officielle(s)
Hong-Kong 7,6 millions Chinois traditionnel Anglais
Macao 667,440 Chinois traditionnel Portugais
Singapour 6,1 millions Chinois simplifié Malais, Tamoul, Anglais

 

Hong-Kong

 

Hong-Kong Source : Unsplash.com

 

Bien que le chinois ait le statut de langue officielle de Hong-Kong avec l’anglais, seuls 48% des Hongkongais parlent le mandarin couramment (2016). La plupart des résidents de Hong-Kong parlent cantonais (88%), la variante chinoise dominante dans la province de Guangdong dont la population hongkongaise est originaire. Ancienne colonie anglaise, l’anglais a longtemps été la seule langue officielle de Hong-Kong (1883-1974) et est maîtrisée par 53% de la population. D’autres dialectes chinois sont parlés à Hong-Kong, notamment les dialectes Yue de Weiteou et Tanka, et d’autres langues chinoises comme le Hakka, le Minnan, etc.

 

Macao

 

Le Grand Lisboa à Macao Source : Unsplash.com

 

Le cantonais est également la langue la plus fréquemment parlée à Macao (83% de locuteurs en 2011). Le chinois mandarin est lui maîtrisé par 41% de la population (2011). Ancienne colonie portugaise, le portugais n’est pratiqué que par très peu de macanais (seuls 0.7% de macanais le parlent à la maison). L’anglais est plus présent que le portugais (parlé à 2% dans les foyers).

 

Singapour

 

L’emblématique Marina Bay Sands à Singapour Source : Unsplash.com

 

Le mandarin fait partie des quatre langues officielles de Singapour avec l’anglais, le malais et le tamoul. La population de Singapour est composé majoritairement de Chinois (74,3%) mais l’anglais reste la langue dominante à Singapour qui est maîtrisée par 85% de la population. Le mandarin sert de langue commune entre les communautés chinoises issues de régions différentes de Chine (Fujian, Guangdong et Hainan) et parlant originellement leurs langues respectives. Intégrée à la Fédération de Malaisie en 1963 puis indépendante depuis 1965, Singapour compte également une minorité de Malais. Les indiens forment le troisième groupe ethnique de Singapour même si le tamoul n’est parlé que par 2% de la population.

 

Pays qui n’ont pas désigné le chinois comme langue officielle mais qui le parlent

 

Région Locuteurs Pourcentage Année
Malaisie 6,6 millions 23.4% 2016
États-Unis 3,2 millions 1% 2017
Indonésie 2,2 millions 1% 2000
Canada 1,2 million 3.7% 2016
Australie 877,654 3.8% 2016
Royaume-Uni 162,698 0.3% 2011
Thaïlande 111,866 0.2% 2010
Russie 70,722 0.05% 2010
Afrique du Sud 8,533 0.02% 1996

 

La formation du monde sinophone : histoire

 

 

L’histoire de la langue chinoise

En Chine

Le chinois regroupe en fait l’ensemble des langues chinoises qui appartiennent à la famille des langues sino-tibétaines et qui comprend entre autres le mandarin, c’est-à-dire le dialecte pékinois parlé dans le Nord et le Nord-Est de la Chine. Outre le mandarin, il existe six autres grands groupes de langues chinoises (le wu, le cantonais, le min, etc.).

Lorsqu’on parle du chinois, on désigne le plus souvent le mandarin standard qui est le groupe comptant le plus grand nombre de locuteurs en Chine (70%).

La capitale chinoise a fait partie pendant tout le millénaire dernier de la région parlant le mandarin, asseyant ainsi l’influence du mandarin dans le pays. Plusieurs formes de mandarin ont émergé en tant que lingua France au sein des fonctionnaires du gouvernement et des tribunaux à partir du 14ème siècle. Toutefois, ce n’est qu’à partir du début du 20ème siècle qu’une forme standardisée des dialectes de Pékin et d’autres dialectes mandarins est adoptée en tant que langue nationale.

Jusqu’au milieu du 20ème siècle, la plupart des Chinois vivant dans le Sud de la Chine ne parlaient qu’une variété locale du chinois. Les fonctionnaires des deux dernières dynasties impériales Ming et Qing ont utilisé une langue commune basée sur les variétés du mandarin.

La variante du mandarin parlé par l’élite de Pékin est proclamée langue officielle de la Chine par la dynastie Qing au début du 20ème siècle.

Des intellectuels issus du mouvement du 4-mai en 1919 font la promotion du chinois vernaculaire écrit, ou baihua 白话 báihuà, basé sur les dialectes du nord, qui succède au chinois classique 文言文 wényánwén,  et devient la forme écrite standardisée. Les publications en Chine sont écrites en chinois vernaculaire à partir de la fin des années 1920. Lors de sa fondation en 1949, La République populaire de Chine retiendra cette variante qui sera appelée 普通话 pǔtōnghuà ou “langue normale”.

En 1950, seuls 54% comprennent le putonghua, contre 91% en 1984. C’est à présent cette langue standardisée qui est utilisée dans l’enseignement et dans les médias, aussi bien en Chine continentale qu’à Taïwan.

 

Enseigne d’un restaurant en chinois simplifié Source : Unsplash.com

 

La Chine promeut l’utilisation des caractères simplifiés 简体字 jiǎntǐzì à partir des années 1950 pour favoriser l’alphabétisation à travers plusieurs réformes de simplification. Les caractères traditionnels 繁体字 fántǐ zì, utilisés à Taïwan, Hong-Kong et Macao, ont notamment été simplifiés en réduisant le nombre de traits. L’alphabet hanyu pinyin 拼音 pīnyīn est créé en 1958 et est actuellement utilisé pour la transcription du mandarin, ainsi que la saisie des caractères sur ordinateur.

 

À Taïwan

 

Marché de nuit à Taipei Source : Unsplash.com

 

Les langues chinoises (Hokkien Hakka et mandarin) ainsi que d’autres langues (néerlandais, japonais) ont été introduites à Taïwan au cours de plusieurs grandes vagues d’émigration qui ont lieu à partir du 17ème siècle depuis la province côtière Fujian, au sud-est de la Chine. Avant leur introduction, les langues dominantes de Taïwan étaient les langues austronésiennes parlées par les peuples autochtones présents sur l’archipel depuis plusieurs millénaires. Au cours d’un processus de colonisation de l’île, le Hokkian et le Hakka sont devenues les principales langues de l’île, le mandarin n’étant utilisé que lors de communications officielles. Ce n’est qu’en 1945, date de la fin de 50 ans de colonisation japonaise, que le mandarin devient la langue officielle de Taïwan. Deux millions de Chinois émigrent à Taïwan suite à la défaite du Kuomintang qui se replie à Taïwan en 1949. Le Kuomintang  impose alors au détriment des langues locales (Hokkien, Hakka) l’utilisation du mandarin, parlé aujourd’hui par la vaste majorité de la population taïwanaise.

 

 

À Hong Kong

 

Rue de Hong-Kong Source : Unsplash.com

 

Bien que le chinois est avec l’anglais une des langues officielles de Hong-Kong, la majeure partie de la population parle cantonais, langue de Guangdong, province chinoise située à la frontière de Hong-Kong. Cela s’explique par le fait que les Hongkongais sont des descendants des migrants de cette province. Outre le cantonais, plus de la moitié de la population parle couramment anglais (53%), seule langue officielle de Hong-Kong de 1883 à 1974 alors sous la tutelle britannique (1842-1997). Le chinois n’est désigné langue officielle qu’en 1974.

Ce n’est que lors de la rétrocession de Hong-Kong à la Chine en 1997 que la population commence à recourir plus souvent au mandarin, concomitamment à l’augmentation du tourisme en provenance de Chine. Aujourd’hui, seul 1,9% (2016) de la population a comme langue maternelle le mandarin. La principale langue de communication demeure à ce jour le cantonais, parlé par 88% de la population à la maison quotidiennement. Cependant, l’importance du mandarin s’est fait particulièrement ressentir ces dernières années : plus de 70% des écoles primaires utilisent le mandarin comme langue d’enseignement et le journal télévisé du soir est à présent diffusé en mandarin.

 

À Macao

 

Influence portugaise à Macao Source : Unsplash.com

 

Ancienne colonie portugaise pendant plus de 400 ans, Macao a pour langues officielles le portugais et le chinois. À l’image de son voisin Hong-Kong, la langue dominante de Macao est le cantonais, parlé par 85% de la population quotidiennement (2012). Rétrocédé en 1999, Macao a à l’instar de Hong-Kong le statut de région spéciale administrative de la Chine, mais le mandarin n’est parlé quotidiennement que par 5% de la population (2012).

L’économie repose principalement sur le tourisme et le jeu, d’où l’importance de l’anglais, compris dans toutes les zones touristiques et dans le domaine des affaires. Le portugais est surtout présent dans les domaines juridique et journalistique. Macao est la capitale mondiale du jeu et est connu pour être le « Las Vegas de l’Asie ». La plupart des touristes visitant la presqu’île ainsi que les principaux clients des casinos sont originaires de Chine

 

Histoire de l’émigration chinoise de la dynastie Ming à aujourd’hui

 

La Chine a une ancienne tradition d’émigration Source : Unsplash.com

 

La Chine est, après l’Inde et le Mexique, le pays qui compte le plus de ressortissants chinois à l’étranger. Il y a aujourd’hui plus de 10,7 millions de Chinois d’outre-mer et 60 millions en prenant en compte les individus d’origine chinoise. La migration chinoise remonte à l’ouverture de la Route de la soie entre l’est et l’ouest, 2000 ans avant notre ère, par laquelle transitaient non seulement des marchandises, mais aussi les idées. Les migrants chinois se rendaient alors principalement en Asie du Sud-Est et formaient déjà au début du 15ème siècle plusieurs communautés chinoises comptant des milliers de Chinois hors des frontières chinoises.

La colonisation de l’Asie du Sud-Est par les Européens créa des opportunités de travail pour les Chinois qui s’installèrent dans les colonies en tant que commerçants ou travailleurs. Il y avait déjà au début du 17ème siècle environ 100,000 Chinois d’outre-mer résidant en Asie du Sud-Est et un 1.5 million de Chinois au milieu du 19ème siècle.

Une deuxième vague d’émigration commence à partir du milieu du 19ème siècle jusqu’au début des années 1940. Des travailleurs non-qualifiés sont envoyés dans les colonies européennes pour remplacer les esclaves, suite à la défaite de la Chine lors des Guerres d’opium. L’émigration est interrompue pendant plusieurs décennies à la proclamation de la République populaire de Chine en 1949.

Une nouvelle vague reprend alors dans les années 1980 et s’inscrit dans une hausse de la migration globale. La  plupart des migrants viennent de Chine continentale, Taïwan et Hong-Kong pour se rendre dans des pays industrialisés (comme les États-Unis).

 

À Singapour

 

La population de Singapour est majoritairement chinoise Source : Unsplash.com

 

Qu’est-ce qui explique que la population est constituée à 75% de Chinois alors que l’île se trouve entre des pays dominés par des peuples d’ethnicité malaise ?

Les archives chinoises documentent les activités commerciales de Chinois établis sur l’île pour faire du commerce dans le détroit de Malacca au 10ème siècle. Seule une vingtaine d’entre eux résident sur l’île avant qu’elle ne passe sous contrôle britannique en 1817. C’est durant la colonisation britannique que des travailleurs chinois venus de Chine continentale s’installent temporairement dans la région pour développer le commerce avant de retourner en Chine rejoindre leur famille. Les Chinois constitueront déjà la moitié de la population locale au 19ème siècle, et la traite des esclaves abolie au début du 19ème siècle contribue à l’immigration de travailleurs venus de Chine.

Singapour obtient son indépendance en 1959, mais la composition ethnique de cette cité-État majoritairement composée de Chinois est à l’origine des troubles qui éclatent suite à l’intégration de Singapour à la Fédération de Malaisie en 1963. En réponse aux émeutes qui éclatent, Singapour est expulsée de la Fédération en 1965. Suite à son indépendance, l’économie florissante de Singapour attire un influx important de travailleurs immigrants depuis la Chine qui s’installent définitivement à Singapour une fois leur contrat arrivé à terme.

Les Chinois singapouriens forment le plus grand groupe ethnique de Singapour représentant 75% de la population, suivi des Malais singapouriens (15%), des Indiens singapouriens (7.5%) et d’autres groupes ethniques comprenant les Européens et les Américains (1.6%). Les Chinois singapouriens sont les descendants d’immigrants principalement originaires de trois provinces situées au sud de la Chine : le Fujian, Guangdong et Hainan. Cela explique que le hokkien, le hakka et le cantonais sont parlés à Singapour.

 

En Malaisie

 

Les Chinois forment la plus grande minorité ethnique de Malaisie Source : Unsplash.com

 

Les Chinois de Malaisie formant 22% de la population représentent le deuxième plus grand groupe ethnique de Malaisie après les Malaisiens. Ils forment aujourd’hui la plus grande communauté de Chinois d’outre-mer, après celle de la Thaïlande. La plupart de ces sino-malaisiens sont les descendants d’immigrants chinois arrivés en Malaisie entre le début du 19ème siècle et le milieu du 20ème siècle. Ils se spécialisent dans le milieu des affaires.

La première vague d’immigration de Chinois en Malaisie remonte à la fin du 13ème siècle, lors de l’arrivée du corps expéditionnaire des mongols à Bornée, en vue d’envahir l’île de Java. Les Chinois qui avaient suivi le corps expéditionnaire se sont alors installés sur l’île et reçurent un accueil chaleureux de la population locale. Les migrants chinois arrivés entre les 13ème et 17ème siècles ont assimilé certains aspects de la culture malaisienne tout en préservant leur identité chinoise. Ils forment un sous-groupe ethnique distinct des Chinois de Malaisie, les Perankans.

En 1835, 8% de la population est chinoise et se concentre dans les établissements des détroits (Penang, Malacca). Les mines d’étain et les plantations d’hévéas attirent les immigrants chinois provenant des provinces du Fujian et de Guangdong en quête d’opportunités de travail et fuyant la pauvreté des campagnes en Chine. La différence de richesse entre les Chinois et les Malais nourrit les tensions ethniques entre ces deux groupes et des émeutes sanglantes éclatent entre ces deux groupes le 13 mai 1969 suite au résultat des élections générales.

Un programme d’action, le New Economic Policy, est alors instauré pour éradiquer la pauvreté. Le traitement de faveur accordé aux Malais par des politiques comme le New Economic Policy, favorise l’émigration des Chinois de Malaisie vers des destinations offrant des opportunités plus nombreuses.

 

En Indonésie

 

Source : Unsplash.com

 

Les politiques de l’Indonésie n’ont pas toujours été favorables à l’intégration des communautés chinoises du pays, plus particulièrement tout au long du 20ème siècle.

Les archives documentent la présence chinoise en Indonésie à la fin du 13ème siècle lors des invasions mongoles. Des marchands Sino-Musulmans accompagnant l’explorateur Sino-Musulman Zheng He s’établissent sur l’île de Java et s’intègrent à la population musulmane.

Au 17ème siècle, les communautés chinoises converties à l’islam se concentrent le long de la côte nord de Java. La plupart des Chinois sont des commerçants et marchands. L’émigration chinoise est facilitée lorsque le commerce entre les provinces du Fujian et de Guangdong et l’Asie du Sud-Est est légalisé durant la dynastie Ming en 1567.

Les Chinois sont chargés par la Compagnie néerlandaise des Indes orientales de collecter les taxes, mais leur présence de plus en plus importante à Java est source de tensions dans les territoires sous souveraineté hollandaise. Ces tensions débouchent à une révolte en 1740 provoquée par des Chinois qui s’en prennent aux Européens et qui est violemment réprimée : plus de dix mille Chinois perdent leur vie lors du massacre. Les survivants fuient aux marges des grandes villes.

Un apartheid géographique découle des mesures prises par les Hollandais qui imposent un quartier réservé à chaque communauté ethnique. Tout au long du 20ème siècle, la communauté chinoise est persécutée, tantôt perçue comme les collaborateurs du régime colonial, tantôt comme les collaborateurs du Kuomintang durant l’occupation japonaise.

La proclamation de l’indépendance de l’Indonésie en 1945 ne met pas fin aux persécutions que subissent les Chinois d’Indonésie. Ceux-ci sont victimes de violences (massacre de 1965), et opprimés par des lois discriminantes (fermeture des écoles chinoises, interdiction de la démonstration de la culture chinoise) lors de mouvements protestataires suite au gouvernement de Suharto qui favorise l’élite chinoise. Les tensions culminent en mai 1998, lors des émeutes de Jakarta qui ciblent les Sino-Indonésiens Des dizaines de milliers de Chinois d’Indonésie fuient alors l’Indonésie.

Des réformes symboliques importantes en faveur des droits des chinois d’indonesie ont été mises en place après la démission du président Suharto.

 

Aux États-Unis

 

Source : Unsplash.com

 

Les immigrants chinois sont aux États-Unis la troisième plus grande minorité née à l’étranger, derrière les Mexicains et les Indiens.

Les États-Unis connurent principalement deux vagues d’immigration provenant de la Chine : une première vague au milieu du 19ème siècle et un deuxième vague à partir des années1970. La population immigrante chinoise a été multipliée par six depuis 1980, atteignant une population de 2,3 millions en 2016, soit 5% de la population immigrante totale de 44 millions.

À partir de la seconde moitié du 19ème siècle commence une première vague d’immigration chinoise vers les régions côtières à l’ouest des États-Unis. Des migrants chinois fuyant des conditions de vie difficiles dans leur pays arrivent sur le continent américain en quête de travail : la demande de main d’œuvre augmente avec la construction de chemins de fer et de la ruée vers l’or. Les migrants, pour la plupart originaires du sud de la Chine, arrivent en masse et vont rapidement former une communauté chinoise importante. L’accroissement exponentiel des migrants chinois est tel que les autorités s’en inquiètent et le travailleur chinois est perçu comme une menace aux yeux de la population locale. Des mouvements hostiles à l’égard des migrants chinois vont se renforcer et une loi (Chinese Exculsion Act) limitant la venue des travailleurs chinois sur le sol américain est promulguée en 1882. C’est pourtant grâce à la contribution de cette main d’œuvre importante que les régions de la côte ouest américaine seront mises en valeur. Même si la loi est abrogée en 1943, d’autres restrictions ciblant l’immigration non-européenne empêchent les Chinois d’immigrer aux États-Unis.

Les États-Unis connaissent une deuxième vague d’immigration chinoise qui coïncide avec l’adoption de la Loi de 1965 sur l’immigration et la nationalité, l’ouverture de certaines frontières de la Chine à partir des années 1970 et la normalisation des relations sino-américaines en 1979. Le nombre d’immigrants chinois résidant aux États-Unis a presque doublé en l’espace de dix ans entre 1980 et 1990, passant de 299,000 immigrants à 536,000 en 1990 pour atteindre 2,3 millions en 2016.

 

En Australie

 

Quartier chinois de Melbourne Source : Unsplash.com

 

Les migrants chinois font partie des plus anciens migrants d’Australie. Les premiers migrants chinois débarquent à Sydney au début du 19ème siècle. La perspective de faire fortune pendant les ruées vers l’or en Australie a attiré des milliers de migrants provenant des villages bordant le delta de la Rivière des Perles au Sud de la Chine. Environ 10,000 chinois débarquent en Australie entre 1853 et 1855. Mais les sentiments antichinois répandus dans les mines d’or et au parlement favorisent l’adoption de lois discriminatoires envers les Chinois, limitant notamment l’immigration chinoise en 1855.

Les chinois deviennent la cible de violentes émeutes antichinoises et le gouvernement réagit en instaurant une politique migratoire, la politique de l’Australie blanche, en vigueur de 1901 à 1973 privilégiant l’immigration blanche européenne interdisant l’immigration chinoise. Des émeutes antichinoises continuent d’éclater dans les années 1870 et 1880.

Plusieurs vagues d’immigrations de chinois provenant de régions différentes touchent l’Australie. Des Sino-Vietnamiens et Sino-Cambodgiens fuient leur pays pour se réfugier en Australie dans les années 1970 suite à la guerre du Vietnam et à la prise du pouvoir du régime des khmers rouges en 1975. Des immigrants économiques de Hong-Kong et de Taïwan viennent s’installer dans les grandes villes d’Australie dans les années 1980 et 1990.

En 2021, 1,3 million d’Australiens ont des origines chinoises (5.5% de la population).

 

L’intérêt de parler chinois

 

Source : Unsplash.com

 

Vous l’aurez compris, le chinois n’est pas que parlé dans les pays dont il est la langue officielle ! Le chinois est parlé là où toutes les communautés chinoises se sont implantées, c’est-à-dire dans de nombreuses régions du monde. Même si la majorité des immigrés chinois viennent principalement des provinces méridionales de la Chine (Fujian, Canton et Hainan) et parlent leur langue respective, le mandarin sert souvent de lingua franca. En apprenant le chinois, vous serez à même de communiquer avec cette grande communauté sinophone, où que vous soyez.

Première puissance économique mondiale par PIB à parité du pouvoir d’achat et premier exportateur mondial de marchandises, la montée en puissance économique de la Chine se reflète dans de nombreux domaines. La maîtrise du mandarin est donc devenue un véritable atout professionnel et c’est souvent cette volonté de se démarquer sur le marché du travail qui pousse les élèves à entreprendre l’apprentissage de cette langue, phénomène qui ne touche pas que la diaspora chinoise !

 


En plus d’être la langue officielle dans cinq pays et villes, à savoir la Chine, Taïwan, Singapour, Hong-Kong et Macao, le chinois est parlé dans toutes les grandes communautés chinoises d’outre-mer présentes dans de nombreuses régions du monde. Le chinois est la langue la plus parlée du monde avec plus d’un milliard de locuteurs, soit un cinquième de la population mondiale !

La Chine s’est hissée au rang des puissances économiques mondiales en l’espace de quelques décennies et la maîtrise du chinois vous permettra indéniablement de vous démarquer sur le marché du travail, en plus d’ouvrir des portes sur l’une des civilisations les plus fascinantes ancienne de plusieurs millénaires.

 

 

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