Les Etats-Unis, jeune nation de 250 ans, sont parvenus à devenir un modèle mondial. Un exploit accompli en deux siècles. La culture américaine a su fasciner la planète par les arts, les industries, la recherche scientifique ou encore la publicité.
L’essence de la culture américaine repose sur une société civile forte, diversifiée et combattive. Les Etats-Unis ont su tirer leur épingle du jeu de la grande histoire, des vagues migratoires, des bouleversements économiques ainsi que des conflits nationaux et internationaux.
Nous pensons tous connaître un bout de la culture américaine, car elle est totalement intégrée dans la plupart des sociétés étrangères modernes. Pourtant cette culture est plus complexe qu’elle n’y paraît.
Nous allons retracer l’histoire de ce pays à travers les fondements de sa culture. A partir des valeurs et grands principes de la culture américaine nous pourrons comprendre l’importance des notions de liberté, d’indépendance et de diversité. Ainsi que la naissance du fameux “rêve américain”.
Dans un second temps, nous reviendrons sur les temps forts de l’histoire américaine. Comment cette terre d’émigration a fondé une société diversifiée, démocratique et républicaine.
Dans un troisième temps, il sera question de faire connaissance les esprits typiques de la société américaine. La culture de l’action, du sport. Le protestantisme et le poids de la société civile.
Enfin nous prendrons le temps de recenser les points essentiels pour s’intégrer et vivre harmonieusement avec les Américains.
Table des matières
Les valeurs fondamentales pour les Américains
La culture américaine s’est fondée sur des principes de liberté, d’indépendance et de diversité. L’histoire américaine a profondément marqué les esprits et ces valeurs imprègnent la vie quotidienne aux Etats-Unis. Les rapports entre humains, le monde du travail et le développement personnel sont empreints des valeurs fondamentales de l’Etat américain.
La liberté
La notion de liberté est primordiale dans la culture américaine. Elle une valeur qui se vit comme une politique et une philosophie de vie. Les Etats-Unis ont souvent repris l’héritage des Lumières né en Europe. Sauf que le pays se veut “concrétiseur” de cette utopie. Selon laquelle, la liberté d’être, de penser et d’entreprendre est un droit inaliénable. Elle est d’ailleurs citée dans la Constitution américaine.
La liberté a d’ailleurs influencé l’économie américaine, fer de lance du libéralisme. Cette liberté est un droit mais aussi un devoir américain. Ainsi si l’on est libre de choisir la vie que l’on veut, on doit aussi en assumer toutes les responsabilités.
L’indépendance
Les Américains sont très fiers de cette valeur. L’indépendance est une croyance importante dans la société américaine qui promeut fermement l’individualisme et l’autonomie. Être un citoyen indépendant dans la culture américaine consiste à développer les capacités à subvenir à ses besoins et à ceux de sa famille, être capable de prendre soin de son cercle intime.
Cet amour de l’indépendance implique une place très forte du travail et du développement professionnel. Pour être respecté aux Etats-Unis il faut “faire”, être “actif”. Cette culture est inculquée dès le plus jeune âge. Les enfants à l’école sont appelés à développer leur sens de l’initiative et leur autonomie.
La diversité ethnique et religieuse
La diversité ethnique et religieuse est capitale dans la culture américaine. Les Etats-Unis se sont construits sur la base d’une immigration européenne, à laquelle s’est ajoutée d’autres vagues migratoires venues du monde entier. Il est impossible de nier le cosmopolitisme américain. Il existe dans tous les Etats et toutes les villes.
Les États-Unis sont composées de diverses ethnies. On considère qu’il y a une majorité blanche issue de l’immigration européenne. Et une multitude de minorités : hispanique, afro-américaine, asiatique, amérindienne et autochtone (les premiers habitants), etc.
L’origine ethnique définit même le mode de vie de beaucoup d’Américains. Les administrations demandent d’ailleurs à quel groupe ethnique vous estimez appartenir. Il existe un système de quotas, notamment dans les universités, dans un objectif de discrimination positive, afin de représenter la société américaine telle quelle est.
La liberté religieuse est aussi primordiale. Elle est inscrite dans la Constitution américaine. D’après le PEW research center, 76% des Américains se disent appartenir à une religion.
Les croyances religieuses sont tout à fait admises dans la société américaine, on est libre de pratiquer son culte quotidiennement. On compte au moins 3000 affiliations religieuses dans tout le pays.
Croyance du “rêve américain”
Le rêve américain ou American dream en anglais, est une notion inhérente à la culture des Etats-Unis. Durant longtemps le pays a fait la promotion de cette ascension possible pour toute personne méritante. Prenant en exemple des millions de migrants qui sont parvenus à s’installer sur cette terre à s’enrichir grâce à leur acharnement en partant de rien.
Le rêve américain a été entretenu dans les arts de masse comme le cinéma ou la littérature. Mais il a également été un levier politique et économique. Longtemps, ce pays a été perçu comme le lieu de tous les possibles. Grâce à une liberté exacerbée, on a le sentiment que l’on peut entreprendre tout ce que l’on souhaite aux Etats-Unis. Le rêve américain, a commencé à s’effriter mais il son aura reste toujours présente chez les Américains.
Histoire de la culture américaine
L’histoire américaine est certes récente mais elle n’en est pas moins riche. La nation s’est construite sur des vagues conséquentes d’immigration qui ont démarré dès le 16e siècle pour se renforcer concrètement durant le 19e siècle.
Entre 1820 et 1967, ce sont plus de 45 millions d’immigrés qui ont choisi de poursuivre leur vie aux États-Unis. Pour se faire une idée de la force de l’immigration, il est intéressant de rappeler que durant le début de 20e siècle les États-Unis ont accueilli plus d’un million d’immigrants par an. De même sur la dernière décennie du siècle.
L’émigration à partir de la société anglaise
La première immigration marquante des États-Unis est celle venue d’Europe. Durant le 16e siècle, les premiers colons ont finalement préparer le terrain d’une grande immigration. Ce sont les Anglais qui sont considérés comme les pionniers. Jamestown est la première colonie d’immigrants anglais fondée en 1607 sur le territoire américain.
L’Est des États-Unis sera ensuite colonisé par les Anglais. 13 colonies sont créées puis unifiées en 1775 et déclarées indépendantes de la couronne britannique l’année suivante. On parlera alors de déclaration d’Indépendance. Cette union formera les États-Unis.
La formation de la société démocratique et républicaine
Ces peuples variés vont apprendre à composer une société démocratique et républicaine. Les Etats-Unis sont considérés comme la première société moderne à avoir développer une démocratie.
Les 13 colonies indépendantes formées par les Anglais ont ensuite opté pour la fédération, en 1787. Ce statut permet de lier politiquement des États fédérés, tout en conservant la souveraineté des peuples. C’est à ce même moment que les États-Unis établissent leur première Constitution, qui marque officiellement la naissance d’un Etat. Composée de 27 amendements, la Constitution américaine légitime le fédéralisme, la démocratie et la République.
“L’État social des Américains est éminemment démocratique. Il a eu ce caractère dès la naissance des colonies ; il l’a plus encore de nos jours” écrit Alexis de Tocqueville au 19e siècle. Il ajoute que “le grand avantage des Américains est d’être arrivés à la démocratie sans avoir à souffrir de révolutions démocratiques, et d’être nés égaux au lieu de le devenir.”
La tradition américaine de la philanthropie
La philanthropie a un rôle essentiel dans la société américaine. Les fondations et autres fonds spéciaux financent de nombreux champs laissés vide par l’état central. La santé, l’éducation, les arts et même parfois la recherche scientifique sont souvent financés par de riches entreprises et personnalités. Le secteur privé mène une action philanthropique conséquente.
Il n’est pas rare de voir des acteurs privés financer des hôpitaux, des universités ou encore des bibliothèques. Ce fonctionnement est dans l’ADN américain depuis la création de son état. Des donateurs historiques comme la famille Rockefeller par exemple ont fait de la philanthropie une tradition américaine.
En 2010, Bill Gates, et l’investisseur Warren Buffet, ont lancé un appel aux milliardaires les invitant à donner la moitié de leur fortune à des œuvres philanthropique. Une initiative qui avait été largement suivie à cette époque.
Les esprits typiques de la vie quotidienne
Basée sur cette histoire très particulière, la culture américaine a développé des modèles de vie. Efficacité, optimisme, combativité, la culture américaine prône l’action et le sens de la communauté. Les Américains donnent littéralement d’eux-mêmes pour exister dans ce grand pays. On y découvre les restes du rêve américain et la nécessité de s’implanter sur ce territoire.
La culture de l’action – “To Go”
Faisant écho aux valeurs d’indépendance et de liberté, la culture américaine prône un perpétuel dynamisme qui s’observe dans toutes les actions de la vie de tous les jours. Les pauses déjeuners express. Le footing à 6h du matin avant de se rendre au travail. Les heures supplémentaires au travail. Bref aux Etats-Unis on est actif et on concrétise rapidement la moindre idée.
Les Américains emploient souvent l’expression : “24 hours a day is not enough!”, “Une journée de 24h est trop courte. L’intensité des journées américaines est très forte.
La culture du “to go” a d’ailleurs fait naître l’environnement de la start-up qui s’est exportée dans le monde entier. Un embryon d’idée peut être transformé en millions de dollars, alors il faut se lancer le plus rapidement possible et sans cesse rectifier le tir lorsque cela est nécessaire.
Culture vivante du sport
Le sport est une religion aux Etats-Unis. Vous avez pu remarquer que dans le cinéma et les séries, la place du sport est primordiale. Il existe la culture du sport quotidien pratiqué par tous. Les grandes villes regorgent d’activités et de lieux où s’adonner au sport. Que ce soit en intérieur ou en extérieur dans des espaces publics.
La culture du sport commence dès l’école, où l’on met le sport au même niveau que les autres matières apprises. Puisqu’il est envisageable d’en faire une carrière professionnelle. Les bourses universitaires octroyées aux sportifs prometteurs sont nombreuses.
Les Américains appartiennent volontiers à des groupes sportifs. La culture du corps y est plus importante que celle de l’apparence vestimentaire par exemple.
Une forte tradition protestante : aller à l’église hebdomadaire
Nous l’avons vu précédemment la religion trouve toute sa place dans le quotidien des Américains. La liberté religieuse est primordial, car le pays lui-même entretient son héritage protestant. Dieu est dans de nombreuses devises américaines. Il est tout à fait admis de faire partie d’une paroisse et de se rendre chaque dimanche à l’office du pasteur. Les églises protestantes organisent même de nombreuses activités ou actions bénévoles auxquels les fidèles se rendent souvent.
Même si la religion est en léger déclin aux USA, la communauté protestante reste totalement intégrée à l’espace publique. 47% des Américains se disent protestants. L’Eglise protestante participe même au fonctionnement de la société civile par le biais de la charité, du soutien moral, de son implication dans la santé, etc.
Une forte société civile dans le domaine public
La société civile américaine est très impliquée dans le fonctionnement de leur pays. Il s’agit là encore d’un héritage de la nation originelle. “Les Américains s’associent pour donner des fêtes, fonder des séminaires, bâtir des auberges, élever des églises, répandre des livres…” écrivait déjà en 1835, Alexis de Tocqueville dans son observation de la société américaine.
Depuis sa constitution, la société américaine a gardé ce besoin de se réunir pour construire une vie publique. Le tissu associatif est donc très important et cela dans tous les domaines. Pour développer la créativité, l’économie, défendre les droits politiques et civiques de chaque citoyen, ou même enseigner, la société civile américaine est présente partout. Elle participe tout autant à la vie publique que l’Etat central ou les grands acteurs privés.
En outre, les citoyens américains sont également très impliqués dans l’aide et le bénévolat. Le pays compte le plus de bénévoles au monde. Au moins 93 millions d’américains se sont déjà impliqués dans une œuvre caritative.
Comment bien vivre aux États-Unis ?
Vous l’avez compris, la culture américaine bien que mondialisée, comporte de grandes particularités. Pour vivre harmonieusement aux États-Unis, il est indispensable de connaître et de respecter les valeurs fondamentales.
Respecter la diversité VS Politiquement Correct (PC)
Il existe une complexité dans la culture américaine qui oppose le respect de la diversité tout en important un concept de politically correct soit de “politiquement correct” appelé par son diminutif “PC. Cette dernière notion est née dans les années 60, mais a été largement développée dans les années 90 et 2000. Le “politiquement correct” américain regroupe des idées et un langage qui visent à réduire voire à supprimer les possibilités d’offense contre un groupe ethnique.
Le PC devient un débat dans un premier temps sur les campus américains. Dès la fin des années 80, la diversité des étudiants se confronte à un enseignement qui n’est pas du tout à leur image. La promotion d’une culture et d’une éducation blanche, euro-américaine et centrée sur l’occident froisse les étudiants. Le “politiquement correct” est d’abord utilisé par la gauche américaine pour dénoncer les idées trop rigides de son propre camp. Mais il a fini par être repris par les milieux conservateurs qui dénoncent à travers le PC, une censure et une attaque de la liberté d’expression américaine.
S’adapter au “melting pot”
Que signifie s’adapter au melting pot? Certes la société américaine est diversifiée et composée de nombreuses minorités
En effet, les minorités se respectent et se comprennent mais ont tracé des frontières invisibles. C’est ainsi que l’on a vu la naissance de quartiers réunissant des cultures étrangères dans les grandes villes américaines. Les quartiers latinos, asiatiques, afro-américains sont bien distincts à New-York par exemple. De même pour les associations, on rencontrera souvent le même type de personnes au sein d’une même association. Elles se lieront par leur origine ethnique, sociale ou religieuse.
A titre d’exemple, les mariages mixtes aux Etats-Unis ont très peu augmenté durant les 20 dernières années. Le melting-pot permet d’exister librement en assumant sa spécificité culturelle, mais il implique de le faire dans un cadre et une communauté prédéfinis.
Être travailleur dans une société méritocratique
Vous l’avez compris, le travail et l’argent sont des valeurs absolues aux Etats-Unis. La société américaine est fondamentalement celle de la méritocratie. Le respect vient du fruit du travail des citoyens américains
L’amour du travail bien fait et la culture des heures supplémentaires sont mis en avant aux Etats-Unis. Il vous sera difficile d’échapper à ce mode de vie en vivant là-bas. Surtout la notion de méritocratie fait écho au “rêve américain”, selon lequel l’ascension sociale est encore possible. Seul l’abnégation et le travail offrent des possibilité de mobilité. En 2012, 58% des Américains estimaient que « les riches méritent leur patrimoine ».
Mais en 2022, de nouvelles réflexions remettent en question cette logique. L’idée de reproduction sociale commence à émerger. Les élites reproduiraient des élites, ce qui signifierait que la mobilité sociale serait biaisée d’avance. Des enfants nés dans des milieux aisés et considérés comme blancs auront toujours plus de chances de réussite que des enfants nés au sein de milieux modestes et de minorités.
Pourtant la culture du travail est toujours mise en avant aux Etats-Unis. Que la méritocratie soit réelle ou non. Il n’est pas honteux, dans la culture américaine d’afficher sa réussite financière, bien au contraire, il est préférable de l’assumer.
La culture américaine a su s’imposer au monde en la diffusant de manière variée et étudiée. Mais il faut dire que cette société est très intéressante au vu de toutes ses complexités. Ses populations variées, la superpositions des acteurs qui permettent à la société d’obtenir des services, la politique fédérale. Ce sont tous ces traits qui rendent la culture américaine intrigante.
Cette culture bien que concurrencée par de nouvelles cultures étrangères comme certaines asiatiques (Chine, Corée, Russe) reste l’une des premières influences mondiales. Ce qui vivent les Américains, nous le vivrons sûrement, en décalage, dans le futur en Europe. Il est donc difficile d’être hermétique à ce que produit les Etats-Unis.
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