La langue et la culture japonaises sont très populaires en France, particulièrement ces dernières décennies grâce aux mangas ou aux séries animées japonaises. Si vous êtes vous-même un passionné, vous avez peut-être déjà pensé à devenir professeur ou tuteur de japonais.
Mais comment faire ? Quelles sont les meilleures formations ? Comment se lancer dans l’enseignement ?
Cet article va vous donner quelques pistes et conseils afin de bien préparer votre projet et de choisir la voie d’enseignement qui vous correspond.
Table des matières
Professeur de japonais : pour quel profil ?
Vous vous demandez peut-être qui peut devenir professeur de japonais, ou si vous avez le bon profil. Il n’y a pas de profil modèle pour enseigner une langue. L’essentiel est d’être passionné par la langue et la culture et d’avoir envie de les transmettre.
Que vous soyez étudiant, en année de césure, en recherche d’emploi, retraité, il s’agit d’une activité qui peut s’exercer de plusieurs manières différentes et qui donc est accessible à de nombreuses personnes.
Vous pouvez vous lancer à n’importe quel moment de votre vie, à condition d’avoir de solides connaissances du japonais. Pour certains, enseigner le japonais est un petit boulot supplémentaire, pour d’autres c’est un changement de carrière, ou un premier pas dans l’enseignement.
Les qualités requises pour être professeur de japonais
Il faut être conscient des qualités nécessaires qui feront de vous un bon professeur de japonais.
Il faut d’abord avoir un niveau avancé de japonais, au moins un niveau CECRL B2 (”indépendant”) ou un niveau C1 (”autonome”). Il faut en premier lieu maîtriser la langue avant de pouvoir la transmettre à d’autres apprenants.
Ensuite, comme tout professeur, il faut avoir l’envie d’enseigner et d’aider les autres. Les étudiants le ressentiront si vous vous forcez et cela ne sera pas agréable pour vous non plus.
Il est aussi important d’avoir un tempérament adéquat : être patient, ouvert d’esprit, engageant, et motivant. L’avantage est qu’en tant que locuteur non-natif, vous pouvez comprendre plus facilement les difficultés des étudiants et les conseiller grâce à votre propre expérience.
Quelles études pour devenir professeur de japonais ?
Option japonais au collège et lycée
Pour les élèves au collège ou au lycée, il est déjà possible de suivre des cours de japonais. Si vous avez déjà un intérêt pour la langue et la culture, c’est une bonne opportunité de commencer votre apprentissage. Quelques établissements publics dans plusieurs villes comme Paris, Rennes, ou Toulouse proposent des classes de japonais, aux niveaux LV1, LV2 ou LV3. Suivant l’offre des établissements de votre ville, il est possible d’apprendre le japonais au collège, puis au lycée et de passer l’épreuve d’option du baccalauréat de japonais. La liste de ces établissements est disponible sur le site de l’ambassade du Japon en France.
La LLCER et la LEA
Dans l’enseignement supérieur, deux licences sont à privilégier pour étudier les langues étrangères : la licence Langues, Littératures et Civilisations Etrangères et Régionales (LLCER) et la licence Langues Etrangères Appliquées (LEA). Le japonais étant une langue assez populaire, il est facile de trouver des départements d’études japonaises dans de nombreuses universités publiques.
Les enseignements dispensés dans la licence LLCER comprennent des cours de langue, de linguistique, d’histoire-géographie, de littérature, de culture. C’est une formation plutôt littéraire qui peut associer plusieurs langues étrangères. L’Institut National des Langues et Civilisations Orientales (INALCO) propose par exemple des cours de Littérature classique japonaise ou de Politique du Japon au sein d’une LLCER Japonais.
Quant à la licence LEA, elle est plus axée vers les domaines du commerce, des médias, ou du droit. Tous les étudiants doivent suivre des cours d’anglais, et ensuite s’ajouter des cours de japonais et des cours de droit ou de commerce international. C’est une formation disponible notamment à l’université Jean Moulin de Lyon : on peut y suivre des cours Histoire du droit ou encore de Grammaire-Thème Japonais.
Les Masters
Au niveau Master, il y a également des formations disponibles pouvant former à l’enseignement.
Le Master Métier de l’Enseignement, de l’Education et de la Formation (MEEF) est la formation idéale pour les futurs enseignants et professeurs. Il s’agit d’un master dédié aux techniques de l’enseignement, la pédagogie, les processus d’apprentissage, l’aspect culturel et psychologique, ou encore la transmission des valeurs de l’Education Nationale française. Si les masters MEEF sont plutôt faciles à trouver dans plusieurs villes, il y a cependant une seule université en France qui propose la spécialisation Japonais : l’Institut National Supérieur du Professorat et de l’Education (INSPE) de Toulouse Occitanie-Pyrénées. Vous pourrez plus d’informations sur la page officielle de la formation.
Il existe également d’autres masters sur la langue et la culture japonaises.
A l’université Toulouse Jean Jaurès, il est possible de suivre un master LLCER parcours Études japonaises. Cette formation vise des compétences linguistiques avancées (traduction, interprétariat, linguistique) et aborde des disciplines variées (civilisation, histoire, littérature, etc.).
L’université de Lille propose aussi un master intitulé « Langues et Sociétés » avec un parcours Études japonaises. Ce master inclut des cours de langue, traduction, littérature, société, et une option Métiers de l’enseignement et de la recherche.
Étudier à l’étranger
Vous pouvez également suivre des formations à l’étranger, si vous en avez l’opportunité et l’envie.
C’est naturellement au Japon qu’il est le plus efficace d’apprendre le japonais ou d’étudier la langue et la culture. Il existe de nombreuses écoles de langue ou instituts de langue qui dispensent des cours de japonais, tels que ECC Japanese Language Institute ou KCP International Japanese Language School. De plus en plus d’universités ouvrent également des programmes pour les étrangers désireux d’apprendre le japonais : la Waseda University à Tokyo, la Kansai University à Osaka, ou la Kanda University à Chiba.
Il est aussi possible de suivre des formations diplômantes telles que qu’une licence ou un master en Etudes Japonaises dans certaines universités ayant mis en place des programmes en anglais. Il y a par exemple une formation en Global Japanese Studies à la Meiji University avec des cours de « Teaching Japanese as a Foreign Language », ou divers cours sur l’enseignement de la langue japonaise et la linguistique à la International Christian University.
Pour s’inscrire à des universités japonaises, il est important de bien préparer sa candidature et son séjour : il faut notamment passer un test appelé le « Examination for Japanese University Admission for International Students » (EJU) et entreprendre des démarches de visa.
Concours du CAPES japonais
En France, si vous souhaitez vous orienter vers l’enseignement public au collège et lycée, vous devez passer le concours du « Certificat d’Aptitude au Professorat de l’Enseignement du Second degré » (CAPES). Les masters MEEF mentionnés précédemment préparent justement au CAPES, qui se déroule en deuxième année.
Plusieurs sections existent suivant le domaine d’enseignement souhaité : physique chimie, langues étrangères vivantes, histoire et géographie, etc. La section Langues Etrangères Vivantes Japonais n’a été créée qu’en 2016, afin de s’adapter au nombre grandissant d’élèves apprenant le japonais sur le territoire français.
Le concours comprend 2 étapes : l’admissibilité et l’admission.
Les épreuves d’admissibilité se divise en une épreuve écrite disciplinaire et une épreuve écrite disciplinaire appliquée, de chaque 6 heures. La première inclut une composition et un thème et/ou une version. La seconde est la rédaction d’une séquence pédagogique à l’aide de documents.
Ensuite, les épreuves d’admission se divisent en une épreuve de leçon et une épreuve d’entretien. L’épreuve de leçon dure 1 heure et se constitue d’une analyse de documents puis de la présentation d’une séance de cours. Enfin, l’entretien dure 35 minutes : il s’agit pour le candidat de présenter son parcours et d’échanger avec le jury sur ses capacités pédagogiques et les valeurs de l’Education Nationale.
C’est un concours qui nécessite beaucoup de préparation : vous pouvez trouver les sujets et rapports des jurys des années précédentes sur le site officiel du Ministère de l’Education.
L’agrégation en japonais
Une section Langues Vivantes Etrangères Langue et Culture Japonaises est également disponible pour le concours de l’agrégation. Le concours de l’agrégation est le concours à passer si vous souhaitez enseigner dans les classes supérieures, en lycée, dans les grandes écoles et en université.
Comme le CAPES, il se fait en 2 parties : les épreuves d’admissibilité et celles d’admission.
Il y a 4 épreuves écrites d’admissibilité : une dissertation en français de 7 heures, un commentaire de texte en japonais de 7 heures, un thème de 4 heures et une version de 6 heures.
Pour les épreuves orales d’admission, elles sont au nombre de 3 : une leçon en français de 45 minutes, une traduction et analyse en français de 45 minutes, et une interprétation et présentation en japonais d’1 heure.
Des préparations au concours sont accessibles dans les INSPE, les universités et avec le Centre National d’Enseignement à Distance (CNED). Les sujets pour toutes les sections des années précédentes sont aussi en libre accès ici.
Après le diplôme ?
Enseigner le japonais au collège ou au lycée
L’enseignement du japonais dans les collèges et lycées publiques français est peu répandu ; le japonais reste une langue rare. En effet, il n’y avait que 2 postes ouverts au CAPES de japonais en 2021 et 3 postes en 2020. Le concours du CAPES est aussi très sélectif et compétitif : pour l’obtenir, il faut réussir toutes les épreuves. Il est donc très difficile d’avoir un poste d’enseignant de japonais fonctionnaire dans les établissements publics. La situation est la même pour les postes ouverts en établissements privés : seulement 1 était disponible en 2020.
L’enseignement au collège et au lycée implique d’être constamment au contact d’enfants et de jeunes. Il faut donc adapter sa pédagogie et son comportement aux jeunes apprenants et être capable de piquer leur curiosité et leur intérêt. Naturellement, les professeurs doivent animer des cours, trouver des activités, corriger des devoirs, aider les élèves.
Le salaire est similaire au salaire d’un autre professeur de langue : entre 1300 et 1600€ nets en début de carrière.
À l’université
Avec une agrégation, il est possible d’enseigner le japonais dans des universités. Il existe plusieurs statuts suivant l’expérience et l’ancienneté, comme professeur agrégé ou enseignant-chercheur.
A l’université, il est possible et probable d’enseigner des disciplines assez spécialisées : phonétique, conversation, grammaire, traduction, etc. D’autres responsabilités s’ajoutent aux tâches de base d’enseignement telles que l’accompagnement à l’écriture de thèse et mémoire, la supervision des concours et examens, animation de conférences, écriture d’articles académiques.
Quant au salaire, pour un enseignant-chercheur, il est de 3000 € par mois en début de carrière, sans compter d’autres revenus.
Professeur particulier
En dehors de l’enseignement conventionnel, vous pouvez devenir professeur particulier de japonais. Deux statuts sont possibles : travailler au sein d’une organisation ou être indépendant.
Vous pouvez passer par le biais d’une organisation comme Acadomia ou Superprof pour donner des cours de japonais. Cela est plus facile pour entrer en contact avec des étudiants potentiels et pour toutes les démarches administratives et financières. Certaines organisations proposent aussi des ressources pédagogiques et un soutien.
Etre indépendant vous permet de gérer toute votre activité, ce qui est plus flexible si vous avez une autre occupation comme des études ou un travail. De plus, vous n’aurez pas à payer les frais de service que vous devez aux organisations. L’inconvénient est que vous devez démarcher vos services, particulièrement au début.
Le salaire dépend du volume tarifaire que vous souhaitez faire, et également de l’offre des autres professeurs dans votre région. Sur le site de Superprof, on peut voir qu’en moyenne une heure de cours de japonais est facturée 21€.
Professeur particulier en ligne
Si vous souhaitez encore plus de flexibilité quant à la façon de donner vos cours, vous pouvez enseigner exclusivement en ligne. Il y a de multiples plateformes comme AmazingTalker, Preply, ou Cambly où vous pouvez vous inscrire. Après la validation de votre inscription, vous pouvez donner des cours de japonais via la plateforme.
Utiliser ces sites implique de payer des frais mais le site permet de vous connecter avec des centaines d’apprenants, de faciliter les paiements et la gestion de votre emploi du temps. Vous pouvez aussi choisir un domaine de spécialité ou un type précis d’étudiants, seulement des adultes ou seulement des enfants par exemple.
Naturellement, vous devez adapter votre façon d’enseigner aux cours en ligne : trouver des activités faisables en vidéoconférence, donner des devoirs, rendre les cours motivants et intéressants.
Votre salaire dépend de votre expérience et des autres professeurs mais vous pouvez déterminer votre tarif horaire vous-même. En moyenne, les professeurs débutants commencent à 15-25€ de l’heure.
Que vous soyez étudiant ou employé, si vous avez la motivation et les capacités linguistiques alors vous avez la possibilité de devenir professeur de japonais.
Plusieurs voies de formation existent pour étudier la langue, la culture et l’enseignement : LLCER, LEA, master MEEF, écoles de langue au Japon. Il est aussi possible de passer les concours CAPES et agrégation avec une spécialité Japonais, mais les postes dans l’enseignement public restent peu nombreux à ce jour.
Pour des modalités plus flexibles, pensez à être professeur particulier en présentiel ou en ligne. Des organismes et plateformes peuvent vous accompagner dans votre activité.
Vous avez maintenant toutes les clés en main pour vous lancer dans l’enseignement du japonais !
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